J’aurais souhaité une majorité absolue de gauche et écologiste à l’Assemblée nationale. Nous ne l’avons pas. J’aurais préféré un Premier ministre de gauche, qui fasse des compromis dans le périmètre du barrage républicain exprimé au second tour des législatives de 2024. Ce n’est pas le choix qu’a fait le président de la République. Alors j’ai voté la censure du gouvernement Lecornu II, estimant qu’après les gouvernements Barnier et Bayrou, le périmètre décidé par Emmanuel Macron n’était pas conforme au scrutin et avait déjà échoué plusieurs fois. La censure n’est pas passée et il faut bien en prendre acte.
Pour la suite j’ai considéré que vu le contexte économique et international, la meilleure option pour notre pays était la recherche d’une voie de passage pour le budget, dans l’attente d’une clarification politique en 2027. Sébastien Lecornu a remisé le 49.3 (une première depuis 2022) et a consenti à un décalage de la réforme des retraites, permettant ainsi au débat d’avoir lieu dans l’hémicycle.
La discussion a été chaotique, il faut le dire, et les résistances au compromis ont été très forte dans le socle commun, en particulier de la part des députés Les Républicains et de Horizons.
Nous avons obtenu une hausse de la CSG sur le patrimoine, des moyens supplémentaires conséquents pour la santé et l’hôpital, l’abandon du doublement des franchises médicales, l’indexation à nouveau des minima sociaux et des pensions de retraites sur l’inflation… Je ne dis pas que la copie d’arrivée soit parfaite, loin de là, je dis simplement que compte-tenu de la composition de l’Assemblée nationale, nous avons obtenu le maximum.
Fallait-il prendre les gains ou rejeter le PLFSS et voir appliquer par décret la copie initiale du gouvernement ? Pour moi qui défend la suppression du 49.3, la proportionnelle et le parlementarisme, il m’a semblé que ma responsabilité était d’endosser ce compromis-là, pour ce qu’il apporte à toutes et tous.